protegeons les coraux

7.28.2006



L'impact du rechauffement de la planète sur les coraux...

Le réchauffement des eaux tropicales pourrait avoir détruit à jamais certains récifs de coraux, fragilisant alors tout leur écosystème. Une nouvelle confirmation des dégâts dont nous sommes en partie responsable...
Selon un récent rapport du programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), près d'un tiers des coraux ont déjà disparu et la perte devrait s'élever à 60% d'ici 2030.
Une nouvelle étude, menée par par Nick Graham de l'université britannique de Newcastle, entouré de chercheurs d'Australie et des Seychelles, confirme qu'une grande partie des récifs coralliens et des espèces qui y vivent "pourraient avoir été détruites à jamais".
Ces résultats, publiés dans les Annales de l'Académie américaine des sciences (PNAS) datés du 15 mai, se basent sur l'examen de 21 sites et de plus de 50 000 m2 de récifs de coraux dans les îles des Seychelles entre 1994 et 2005.

Le réchauffement des eaux tropicales et le blanchiment des coraux...
L'émission massive de gaz à effet de serre par les activités humaines a déjà entraîné le réchauffement des eaux tropicales à hauteur de 1,2°C au cours du XXè siècle (contre 0,5°C en moyenne pour les océans).
Cette hausse de température, complétée par le phénomène climatique El Niño, entraîne notamment un blanchiment des récifs coralliens depuis 1997. Ainsi, en 1998, le réchauffement prolongé de l'eau a détruit la moitié des récifs de corail de l'Océan Indien.
Le blanchissement corallien se produit lorsque les algues qui vivent en symbiose avec les polypes coralliens vivants (qui donnent leurs couleurs aux coraux) sont expulsées. Le corail blanchissant peut mourir, ce qui modifie l’écosystème des récifs et, par voie de conséquence, a un impact sur la pêche, le tourisme régional et la protection des côtes. (Agence Spatiale Européenne, 2005)

Leur étude analyse justement l'impact du réchauffement climatique sur les coraux à court et long terme. Ainsi, les effets de 1998 se font toujours sentir puisque de nombreux récifs coralliens ne sont plus capables de régénérer. L’isolement de certains récifs des îles internes pourrait aussi expliquer qu’ils récupèrent aussi mal.
Depuis, ils se sont effondrés et sont recouverts d'algues, leur disparition ayant des conséquences significatives sur de très nombreuses espèces marines qui y trouvaient nourriture et habitat.

Ainsi, selon l'étude de dirigée par Nick Graham, en 2005, le territoire étudié ne présentait plus que 7,5% de récifs coralliens entraînant une chute de la diversité des espèces de poissons (jusqu'à 50% dans certaines zones), rendant l'écosystème beaucoup plus fragile.
Avec la raréfaction des espèces dans ce type d'écosystème, c'est tout son équilibre qui est remis en cause : les poissons herbivores sont moins nombreux et laissent proliférer les algues, tandis que les poissons carnivores ne trouvent plus suffisamment de nourriture.
A ce titre, quatre espèces de poissons - un type de Chétodon, deux variétés de Labridés et un poisson Demoiselle - pourraient déjà être éteintes dans la zone étudiée et six autres en voie de disparition : Pervagor Melanocephalus, trois types de Chétodon et deux sortes de poisson Demoiselle.

"Il est peut-être trop tard pour sauver nombre de ces récifs coralliens mais cette recherche montre l'importance de réduire les émissions de gaz à effet de serre et leurs effets sur les écosystèmes les plus divers de la planète", insiste Nick Graham.